née le 4 octobre 1836, Juliette Lambert, fille d’un médecin de province, le docteur Jean-Louis Lambert, épouse à 16 ans l'avocat Alexis La Messine et commence à écrire sous ce nom. Séparée en 18592 puis veuve en 1867, elle signe Juliette Lamber et épouse en 1868, l'avocat Edmond Adam de 20 ans son aîné, député de la gauche républicaine. Elle s’impose dans le Paris du lendemain de la défaite de 1871 qui voit la République s’installer progressivement.
Son salon du 23, boulevard Poissonnière, puis, à partir de 1877, du 190, boulevard Malesherbes, dont Léon Gambetta est le grand homme, est un foyer actif d’opposition à Napoléon III et devient l’un des cercles républicains les plus en vue. S’y retrouvent Adolphe Thiers, Émile de Marcère, Charles de Freycinet, Eugène Pelletan, Gabriel Hanotaux, Edmond About, Louis Blanc, Alphonse Daudet, Camille Flammarion, Georges Clemenceau, l'éditeur Jules Hetzel, le poète Sully Prudhomme, Émile de Girardin, Gustave Flaubert, Louis de Ronchaud, Gaston Paris, Victor Hugo, Guy de Maupassant, Ivan Tourguéniev, Aurélien Scholl ou le Grec Dimítrios Vikélas. Lorsque tombe le Second Empire, c’est parmi les familiers de ce cercle que se recrutent les hommes de gouvernement. Femme d’influence, Juliette Adam se veut l’incarnation de « la Grande Française », déterminée à rendre à la France abaissée son rang en Europe, jusqu’au bellicisme et à la xénophobie. Elle sera notamment l’apôtre d’une alliance avec la Russie.
Amie de George Sand, de Julie-Victoire Daubié et de Marie-Anne de Bovet3, elle se détache de Gambetta lorsqu’il accède à la présidence de la Chambre et se tourne vers la littérature. En 1879, elle fonde La Nouvelle Revue4, qu'elle anime pendant vingt ans,. Elle y publie notamment les premiers romans de Paul Bourget ou Le Calvaire d'Octave Mirbeau. Elle encourage également les débuts littéraires de Pierre Loti, d'Alexandre Dumas fils5 et de Léon Daudet.
Conduite par une santé prétendument chancelante, qui ne l’empêchera pas de vivre presque centenaire, elle découvre Golfe-Juan où elle achète, en 1858, un terrain pour y construire une villa nommée « Les Bruyères », lançant la vogue de cette station balnéaire.
Le 5 août 1882, elle achète, à Gif-sur-Yvette, le domaine de l’Abbaye, où elle vit de 1904 jusqu’à sa mort en 1936.
Elle fait partie du premier jury du prix Vie Heureuse, l’ancêtre du prix Femina créé, en 1904, par des femmes de lettres comme la comtesse de Noailles, Séverine, Daniel Lesueur, Jean Bertheroy, etc.
Convertie au catholicisme en 1905, elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise (54e division)
quelques Hommages
• Le roman Pêcheur d'Islande de Pierre Loti lui est dédié avec la mention : « Hommage d'affection filiale ».
• Un collège8,9 et une rue de Gif-sur-Yvette portent le nom de Juliette Adam.
• Une avenue de Golfe-Juan et une rue de sa ville natale de Verberie ont également reçu son nom.
• Une rue de Chauny porte son nom de naissance, Juliette Lambert (avec un « t »).
• Paris lui a rendu hommage en attribuant, par un arrêté du 5 juin 1897, son nom de plume, Juliette Lamber (sans « t »), à une rue du 17e arrondissement.
• Une rue de Brive-la-Gaillarde lui rend hommage (arrêté de 1936).
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