Week-end
Et si tout à
coup
La mer
existait quelque part
Pour toi
Et pour moi
Une mer pour
effacer les marais
Et clapoter
sur nos mains
Tu écoutes
les chevaux de mer
Ils écrasent
le sable
J’invente le
matin
Je cours
pieds nus sur ta bouche
Tu rattrapes
mon âme
Tu chasses
les crabes
Ils viennent
grésiller sous ta paume
Tu les
chasses encore
L’odeur du
vent
Te lèche et
te griffe
Et si tout à
coup
La mer
existait quelque part
Pour toi
Et pour moi
Il n’y a
jamais de maisons
Mais du sel
Des
charrettes de varech
Des étoiles
recroquevillées
Des
flaques-mirages
Qui reculent
avec ton ombre et la mienne
Si pareilles
Si pareilles
Que l’on
nous prend pour deux frères
Et si tout à
coup
La mer
existait quelque part
Tu prendras la
barque
Et tu rames
Les vagues
sont creusées
Par ton
poids et le mien
Je te parle
Les mots se
coupent
Nous
partageons les noyaux
Tu dors
Je crie
L’odeur nous
dessine
Les oiseaux
nous pêchent
Tu es nivelé
par le vent
Je suis
nivelée par le vent
La mer est
là
Quelque part
Denise Jallais
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